Association entre un score mesurant le potentiel pro/anti-inflammatoire de l'alimentation (le DII) et le risque de cancer : résultats de la cohorte prospective SU.VI.MAX
Abstract
Introduction et but de l’étude: L’inflammation est l’un des mécanismes majeurs impliqués dans la carcinogénèse.
L’alimentation est une source importante de composés bioactifs pro- et anti- inflammatoires. Le Dietary Inflammatory
Index (DII) a été conçu pour estimer le potentiel inflammatoire global des régimes alimentaires. Notre objectif était
d’étudier les associations entre le DII et le risque de cancers au global, de cancer du sein et de cancer de la prostate, ce
qui jusqu’à présent n’avait jamais été réalisé avec un design prospectif.
Matériel et méthodes: Cette étude portait sur 6542 participants de la cohorte SU.VI.MAX (1994-2007) ayant complété au
moins six enregistrements alimentaires de 24h pendant les deux premières années de suivi. Le DII a été calculé pour
chaque sujet à partir de 36 paramètres alimentaires. Les scores les plus élevés correspondaient à des régimes
alimentaires plus pro-inflammatoires. Après un suivi médian de 12,6 ans, 559 cancers incidents ont été diagnostiqués,
dont 158 cancers du sein et 123 cancers de la prostate. Les associations ont été caractérisées par des modèles
multivariés de Cox à risques proportionnels.
Résultats et Analyse statistique: Les quartiles de DII sexe-spécifiques étaient positivement associés au risque de
cancer de la prostate (RRQ4vsQ1=2,08 [1,06-4,09], P=0,005). Les résultats n’étaient pas significatifs pour les risques de
cancer au global et du sein. Néanmoins, une interaction significative était observée entre le DII et la consommation
d’alcool (facteur de risque majeur de plusieurs cancers) sur le risque de cancer au global (P-interaction=0,02). Le DII
était associé avec une augmentation de risque de cancer chez les consommateurs modérés d’alcool (RRQ4vsQ1=1,75
[1,15-2,68], P=0,02), alors qu’aucune association n’était observée chez les sujets ayant une consommation d’alcool
supérieure à la médiane sexe-spécifique (P=0,8).
Conclusion: En accord avec les données expérimentales, les résultats de cette étude prospective ont montré qu’une
alimentation pro-inflammatoire pourrait augmenter le risque de cancer de la prostate. Les régimes alimentaires proinflammatoires
étaient également associés à une augmentation de risque de cancer au global chez les faibles
consommateurs d’alcool. La promotion d’une alimentation anti-inflammatoire pourrait contribuer à la prévention primaire
des cancers.
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Food and Nutrition
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